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Je vais poser mes affaires, vider le sac de nœuds qui emballe mon cerveau, et nous verrons après ce que je vais faire de ce blog.

Je voulais parler de mon rapport avec la Chine à travers les 2 mois que j'y passe (depuis une semaine), et 9 ans après mon premier voyage dans ce pays.

je voulais en parler sans trop savoir de quelle couleur sera ce blog.

Peut-être que cela ne sert à rien de trop y songer, je ne suis pas de ceux qui préparent minutieusement, et parviennent à rendre quelque chose de juste.. la justesse, je ne la rends qu'en instantané (du moins, il me semble)

Mais je sais que je suis chargée de craintes. Que la Chine n'est plus pour moi synonyme d'exotisme..

Je suis aussi de ceux ((edit. qui d'habitude n'usent pas de "je suis de ceux"))... qui ont tendance à se sentir un peu étouffés par les mouvements de société, les codes, la bienséance.. En France, mais aussi en Chine. D'autant plus en Chine que je suis étrangère. Les immigrés se sentent souvent comme étouffés (mon ressenti). On sort plus facilement de la masse, et ainsi bousculé.. écrasé sur les bas-côtés.

Je n'ai jamais été une expatriée à la vie supra confortable, de ceux qui scandent connaître les chinois sur le bout des doigts sans même parler plus de dix mots de leur langue (je médis.. mea culpa, mais j'en ai vu un paquet). J'ai une famille chinoise, des amis chinois (trop peu à mon goût), et je vous avoue avoir du mal à me faire comprendre, et ce n'est pas qu'une question de langage. Chose que j'ai réalisée depuis longtemps. J'ai aussi du mal à les comprendre. Et c'est de pire en pire avec le temps. Ou je m'en rends de plus en plus compte (donc, ça va de mieux en mieux..? :) )

J'ai longtemps craint que ma vision de la Chine soit trop emprunte des histoires difficiles que j'ai pu endurer de manière individuelle. J'ai d'ailleurs un mal fou à généraliser, à définir un pays "Alors, c'est comment la Chine ? les chinois?" et pourtant, je ne fais que ça, essayer de comprendre, de faire un portrait, afin de soulager mes souffrances, celles que je porte des autres, de ceux qui m'entourent.

Je vois beaucoup d'histoires si dures ici, des vies difficiles, et surtout, des personnes qui se forcent à sourire. Le cinéma joué par les chinois, au quotidien, pour cacher les souffrances... muettes, terrées au fond, beaucoup trop profondément à mon goût.

Alors, que faire de ce blog ?

je n'en sais rien.

Je lance cet article, au gré du vent, et je verrai bien ce que j'en ferai.

Publier ici, est-ce nécessaire ? telle est ma question.

Suis-je en train de m'acharner ? parce que "il faut finir ce qu'on a commencé", ainsi m'a t-on éduqué, et parce que (et pourtant) nombreux sont mes projets qui n'ont pas vu le jour.

Une accroche.. un sentiment d'urgence.. mais est-ce le bon procédé ? Mon humeur est noire ces jours-ci. Je crains de m'enliser et de ne plus y voir clair.

J'ai bien envie de recycler mon intention de départ : "raconter mes passionnantes aventures entre la Chine et la France"... retirer tout qualificatif, toute intention dans le ton ("mon blog sera... frais, rose, lumineux").

Bref, je laisse les portes ouvertes...nous verrons bien.

Demain, je vais dans une école franco-chinoise pour suivre un stage. avant j'étais attirée par les étrangers en France, maintenant je réalise que ce qui me plait le plus, c'est le fait d'être étranger chez soi, d'avoir en soi un mélange de cultures et toutes les questions associées.. bien sûr, l'intérêt est redoublé depuis qu'est apparue dans mon ventre notre fille, à Wei et moi : Lucie Yueshi.

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